Publié le 11/04/2025
Les projets réalisés avec une méthodologie participative touchent à de nombreux champs d’action et thématiques. Au mois de février, c’est la créativité et l’esprit d’initiative qui sont salués par le Festival « Impulsons nos talents ! » de la Mission Locale Impulsions Métropole Sud. Pensée comme un évènement fédérateur autour de la participation citoyenne des jeunes, cette journée s’inscrit dans une démarche encore plus ambitieuse de cette Mission Locale. À la suite d’une enquête sociologique menée auprès des jeunes, la structure
s’engage dans différentes actions pour favoriser leur implication citoyenne : temps d’échange jeunes/élu·es ; implication des jeunes dans la gouvernance ; festival des talents ; etc.
L’Institut Bertrand Schwartz a eu l’honneur d’être convié à ce Festival !
Cette journée a été co-construite et co-animée par les jeunes avec la Mission Locale et la collaboration du CRAJEP Hauts-de-France.
Les nombreux stands tenus par les jeunes nous ont permis de découvrir leurs talents et leurs créations : arts plastiques, chant, coiffure, création d’entreprise autour de la communication, de la pâtisserie, etc.
Des ateliers ont été organisés par des partenaires et des professionnel·les de la Mission Locale. Pour investir la volonté de rapprocher les jeunes de leur territoire, l’atelier « Les jeunes, les élus et la société – un dialogue qui change tout » a été proposé par Simon Dunbar, Coordinateur régional « Jeunesse & Citoyenneté » du CRAJEP.
Cette discussion entre jeunes, élu·es et professionnel·les a fait émerger les points suivants :
- Les discutant·es font remarquer l’importance des rencontres entres les différent·es citoyen·nes du territoire. Cela permet notamment de démystifier le rôle de l’élu·e ainsi que de « créer une communauté », une dynamique de groupe porteuse autour d’un projet. Ces rencontres concernent aussi les partenaires sociaux d’un territoire pour qui les échanges et les orientations des publics sont primordiaux dans leur quotidien professionnel.
- À l’échelle du territoire, les instances politiques « traditionnelles » ne sont pas ou peu adaptées à la participation des jeunes à la fois par la représentation des publics qui s’y trouvent (Mathis nous parle d’une moyenne d’âge d’au moins 65 ans). De plus, le temps des institutions est souvent plus long que la disponibilité des citoyen·nes de cette tranche d’âge. Les mandats de deux à six ans couvrent différentes étapes de leur vie avec des aspirations et des contraintes qui évoluent fortement. Les instances politiques doivent en tenir compte pour en permettre l’accès.
- À l’échelle des associations, les professionnel·les veulent sortir du « carcan administratif » dans lequel les Missions Locales sont enfermées et pouvoir aller au-delà de l’obligation contractuelle avec les jeunes. L’accompagnement étant avant tout une relation entre les jeunes et l’institution, entre les jeunes et les professionnel·les, il demande souplesse et polyvalence.
- Enfin, à l’échelle interpersonnelle, les participant·es ont questionné un certain « égocentrisme » de l’engagement chez les jeunes. Néanmoins, il est nécessaire de ne pas stigmatiser cette recherche de bénéfices personnels dans l’engagement et de ne pas l’associer uniquement aux jeunes : les « adultes » aussi ont des aspirations et des formes de participation qui bénéficient à leurs projets et à leur épanouissement personnel. Il est aussi question d’affect dans l’engagement. À l’image des élu·es Président·es des Missions Locales qui portent un intérêt aux questions de jeunesse, les jeunes sont porté·es par leur envie pour s’engager. Ainsi, les sujets et les modalités d’engagement doivent être définis en collaboration avec toutes les parties-prenantes en fonction de leurs appétences.
Qu’il s’agisse des instances, des modalités de communication et d’action ou encore des sujets de la participation, le mot d’ordre semble être l’adaptabilité. La modélisation n’est pas possible en matière de participation car il est nécessaire de s’adapter aux participant·es ciblé·es, à leurs contraintes, à leurs priorités mais ceci avec un cadre d’action défini qu’il est parfois difficile de faire bouger.
Entre les divers ateliers tel que celui proposé par le CRAJEP, le festival a été rythmé par les pitchs des jeunes entrepreneurs ou encore par le concert d’une jeune accompagnée par la Mission Locale Impulsions Métropole Sud.
Découvrez la fiche-action de ce projet dans notre rubrique « Ils l’ont testé pour vous ! ».