En bref : les résultats de l’enquête menée auprès des jeunes accompagnés en Mission Locale
Les jeunes interrogés marquent une appétence pour l’actualité. Ils en font aussi des sujets de discussion entre pairs ou dans des groupes plus élargis. L’enquête révèle une frontière floue entre une actualité, quelle qu’elle soit, et une information journaliste. Le fait d’avoir des difficultés à les distinguer a des conséquences importantes : la perte de confiance dans les médias et les journalistes notamment.
Les jeunes interrogés ont pointé l’importance de croiser leurs sources pour en vérifier l’exactitude. Ils trouvent aussi, à l’instar de leurs ainés, qu’ils sont soumis à une inflation informationnelle.
Ayant formulé la crainte d’être « manipulés », notamment avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, ils appellent de leurs vœux une éducation aux médias dès le plus jeune âge – ce qui apparait aussi comme un axe prépondérant dans le rapport des EGI.
La question de la diversité des journalistes a été abordée. Ils devraient venir de « milieux sociaux et d’origines différentes les uns des autres ».
Enfin, il faudrait que les lecteurs/auditeurs identifient mieux les actionnaires/propriétaires des médias : « transparence à qui appartiennent les médias » ; « moins d’hégémonie des patrons des grands groupes de presse. »
Préserver l’espace public français, contribuer à la construction de l’espace public européen… Les propositions pour constituer le cadre d’une politique globale (rapport des EGI)
Lancés en octobre 2023 par le président de la République comme un processus indépendant, collectif et collaboratif, les États généraux de l’information ont travaillé neuf mois durant. Neuf
mois durant lesquels des citoyens, des journalistes, des éditeurs, des chercheurs, des hauts fonctionnaires, des associations et des jeunes ont réfléchi au devenir de l’information.
Il y a urgence : l’information, récit du réel indépendant, vérifié et engageant la responsabilité de celui qui la produit, est menacée et marginalisée. Les journalistes, dont c’est le métier, et les médias d’information, dont c’est l’activité, sont paupérisés. L’espace public est polarisé par une force nouvelle, celle des algorithmes et leurs effets d’accélération et d’amplification, notamment sur les réseaux sociaux. Enfin, de nombreuses forces œuvrent à décrédibiliser l’information, par la « weaponisation » du réseau, des interfaces et des algorithmes, dans des entreprises de désinformation ou de mésinformation.
Le déploiement de l’Intelligence Artificielle (IA), et plus précisément des Intelligences Artificielles Génératives, va encore accroître le poids des algorithmes. Cela ouvre de nouvelles perspectives prometteuses dans certains cas, plus inquiétantes dans d’autres. Ce n’est là qu’un des risques qui pèsent sur la production et la réception de l’information : la prolifération des messages accélère la confusion générale. Le réel s’imbrique avec le faux. Chacun a désormais accès à des outils même de très faible qualité pouvant servir à la désinformation. Quant à la privatisation et la captation de l’outil par un nombre très restreint de très grandes entreprises et leur modèle fermé, elle limite le pluralisme et la liberté de choisir sa source.
En reprenant une partie de leurs conclusions et inspiré par les nombreuses contributions des participants, le Comité de Pilotage énonce quant à lui neuf propositions pour préserver l’espace public français, six propositions pour contribuer à la construction de l’espace public européen, et deux recommandations à l’attention des professionnels de l’information.
La réflexion des groupes de travail et les différentes propositions peuvent constituer le cadre d’une politique globale.
Prendre connaissance de l’ensemble des éléments de la restitution dont les propositions