Pouvez-vous vous présenter, en quelques mots ?
Je m’appelle Hugo Huet, j’ai 23 ans et j’ai été nommé président du COJ en octobre par le ministre des Sports et de la Jeunesse et par le Premier ministre. Par ailleurs, depuis un peu plus de cinq ans, je suis conseiller municipal délégué à la jeunesse à la mairie d’Asnières-sur-Seine. En parallèle de ces mandats, je termine mon master à Sciences Po, tout en étant en apprentissage à la Caisse des Dépôts.
Qu’est-ce qui a motivé votre décision d’accepter cette nomination ?
La question des politiques de jeunesse m’intéresse particulièrement. Depuis que je suis élu, j’ai eu l’occasion de travailler concrètement sur ces questions en mettant en place des dispositifs et des événements pour répondre aux attentes des jeunes de mon territoire. Fort de ces expériences, j’avais envie de m’investir à l’échelle nationale et de contribuer à ces échanges. Le COJ constitue un espace de dialogue qui associe expertise et expérience du terrain, offrant ainsi cette opportunité. Il était donc tout naturel pour moi d’accepter cette nomination.
Pouvez-vous nous rappeler les principales missions du COJ ?
Notre objectif premier, qui structure nos actions, est d’améliorer le quotidien des jeunes. Pour y parvenir, nous avons deux missions principales. La première consiste à évaluer les politiques publiques en matière de jeunesse, soit à la demande des membres du gouvernement, soit à l’initiative des membres du COJ. La seconde est la formulation de propositions visant à améliorer les dispositifs existants ou pour en créer de nouveaux suivant les besoins préalablement identifiés.
Plus concrètement, le COJ a rendu plusieurs rapports ces derniers mois, notamment sur le Service Civique, sur le logement des jeunes ou encore la transition écologique et son impact sur l’emploi des jeunes. Dernièrement, le COJ a publié un avis sur les cités éducatives.
Par ces travaux, nous nous adressons aussi bien au gouvernement, qu’aux parlementaires et aux collectivités territoriales.
Quels seront les axes de travail du COJ dans les mois à venir ?
Aujourd’hui, nous sommes principalement connus pour la production de nos rapports, mais nous restons encore assez méconnus du grand public et surtout des jeunes. Pour être en phase avec leurs attentes, il est essentiel qu’ils nous identifient clairement et qu’ils nous considèrent comme des interlocuteurs capables de les écouter et de faire remonter leurs préoccupations. Dans les prochains mois, nous allons donc travailler à nous rapprocher d’eux.
Concernant nos axes de travail, les nouveaux membres du COJ, qui seront prochainement nommés, décideront des thèmes qu’ils souhaitent traiter. Pour ma part, je leur proposerai trois thématiques qui me tiennent à cœur : la question de la mobilité, qu’elle soit territoriale, géographique ou sociale, la précarité étudiante et la santé mentale mais aussi le sujet de l’autocensure des jeunes, qui les prive d’opportunités.
Enfin, plus récemment, suite à l’annonce d’un comité interministériel sur l’Outre-mer, nous avons lancé une mission flash sur les difficultés rencontrées par les jeunes ultramarins. Nous y avons vu une opportunité d’influer sur les discussions en proposant des solutions pragmatiques et opérationnelles. Pour cela, nous avons sollicité l’appui de l’Union nationale des Missions Locales.
Quel rôle peuvent jouer les Missions Locales dans l’enrichissement des travaux du COJ ?
Les Missions Locales sont un soutien précieux dans la réalisation de nos travaux. Elles incarnent parfaitement l’alliance entre expertise et connaissance du terrain. Grâce à leur maillage territorial, elles remontent les sujets et préoccupations des jeunes partout en France. Il est donc primordial de s’appuyer sur ces professionnels qui connaissent parfaitement les problématiques d’insertion. Nous l’avons notamment constaté lors de la première réunion de notre mission flash avec les membres ultramarins du réseau.
Vous évoquiez votre souhait de rapprocher le COJ des jeunes. Comment comptez-vous procéder ?
Premièrement, la composition du COJ. Dans les prochaines semaines, un décret sera publié afin de modifier sa structure et d’y intégrer davantage de jeunes, mieux répartis sur le territoire.
Deuxièmement, nous travaillons à renforcer notre présence en ligne et sur les réseaux sociaux, afin d’offrir aux jeunes la possibilité de nous soumettre directement leurs propositions. Celles-ci pourront ensuite être étudiées et présentées aux instances décisionnelles.
Enfin, le choix des thématiques est crucial. Pour que le COJ soit reconnu comme une instance représentative des jeunes et défendant leurs intérêts, il doit traiter de sujets qui les concernent directement et qui impactent concrètement leur quotidien. Notre défi sera de les identifier et d’y apporter des réponses concrètes.