Publié le 16/02/2024

Notre second webinaire « participation – de qui parlons-nous ? » met à l’honneur les trois parties prenantes identifiées au sein du Réseau :  Les jeunes, les élu·es, les professionnel·les.

Révélé par les travaux préparatoires de la recherche-action, ce triptyque nous paraît maintenant évident. Nous nous sommes donc attardés sur la question centrale des représentations. Celles-ci sont des éléments déterminants dans la qualité de la mise en œuvre de la participation.
Les représentations supposent un jugement sur quelqu’un, quelque chose, qui est formé à l’avance selon certains critères personnels et qui oriente en bien ou en mal les dispositions d’esprit à l’égard de cette personne, de cette chose.*

Source : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/pr%C3%A9jug%C3%A9/63519

Premier constat : nous en avons tous·tes. Cependant, il est nécessaire de les interroger et de les remettre en question pour pouvoir avancer sur le sujet de la participation.

Il ressort de ce temps de discussion collective qui initie le sujet quelques éléments intéressants :

« Malgré qu’on soit de Missions Locales de partout en France, nos discours sont les mêmes. Quel que soit la structure, quel que soit sa taille ou l’endroit où elle se trouve, on partage beaucoup de choses et beaucoup de points de vue similaires. On a les mêmes perceptions du métier et des jeunes. »
Malgré la diversité des territoires que couvre le réseau, une culture et des représentations communes subsistent au sein des Missions Locales. Si la culture est à défendre, les représentations, quant à elles, doivent être mises en réflexion.

Il a été proposé aux participants du Webinaire #2 de pratiquer un exercice particulier qui consiste à verbaliser ce que « pour moi, selon moi, un·e jeune / un·e élu·e / un·e professionnel·le, ça dit, ça fait, ça pense … quoi ? ». La démarche avait pour objectif d’encourager les différentes parties prenantes présentes à s’imaginer ce que l’autre ressent, pense et vit.
Ici, la posture est centrale car les frontières entre empathie et cliché peuvent être ténues. En effet, il arrive que sous couverts de « se mettre à la place de » on prend le risque de « penser à la place de » et d’enfermer l’autre dans des cases.

C’est un écueil non négligeable dans les parcours et les relations de confiance qui se tissent tout au long de l’accompagnement. En effet l’exercice, s’il est la plupart du temps inconscient est pour autant quotidien. La représentation de ce que l’autre est censé être, faire, dire domine la plupart des jeux de rôles.
Dans la posture professionnelle adaptée à une relation d’accompagnement basée sur la confiance, un travail sur les représentations est nécessaire pour éviter la discrimination, les injonctions paradoxales, le renforcement du déterminisme social et l’entrave même du développement de l’autre par la projection inconsciente de ce qu’il est censé être, faire et dire.

Certaines représentations traduisent une empathie nécessaire à la relation :

« Pour certains [jeunes], une peur dans l’avenir, une perte de confiance ».

Alors que d’autres représentations sont un biais limitant : 

« Ils [les jeunes] veulent avoir tout, tout de suite, sans le moindre effort, ils sont impatients, frustrés lorsqu’on leur propose des parcours d’accompagnement qui prennent du temps, ‘rejet’ des règles, des contraintes » ;

« Les jeunes ont changé, ils sont moins motivés » ;

« [Les élu·es ont] peur des jeunes ».

Jeunes, professionnel·les, élu·es sont tous·tes soumis à des représentations. Les assumer et en parler ensemble est une des conditions nécessaires pour les déconstruire afin de garantir la mise en œuvre d’une participation réelle.

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