Publié le 11/06/2024

Rappel du cadre de la recherche :

En alternance en Master de sociologie, le poste de Chargée de projet participation ouvre à un monde professionnel et social tout particulièrement intéressant pour la recherche en sciences humaines. Durant cette année, le mémoire de recherche donne l’opportunité de faire un pas de côté et de porter un regard réflexif sur l’organisation du réseau mais aussi sur la Recherche-Action Participation menée par l’Institut Bertrand Schwartz. Cet ancrage académique permet aussi de mobiliser des ressources théoriques et de les confronter au terrain. Avec cette entrée particulièrement théorique sur le terrain d’enquête qu’est le réseau des Missions locales, il est important de rester ouvert aux éléments empiriques qui émergent de cet univers professionnel. Saluons la nécessaire collaboration avec les professionnel·les opérationnel·les dont l’expertise est primordiale et toujours grandissante.

Sujet de la recherche :

Un constat fût rapidement établi au regard de la dynamique que propose la recherche-action sur la participation.
Quoi ? La participation ; sa définition et sa signification en Mission Locale ; les risques et points de vigilances.
Qui ? Les parties-prenantes définies et mobilisées pendant ce cycle de mise en mouvement ; la compréhension de leur rôle et responsabilités replacé en contexte.
Où ? Les Missions Locales et plus largement le réseau.

Retrouver une présentation plus complète de la recherche-action dans son ensemble : A voir ici

« Où ? » est la question qui marque le commencement de la recherche sociologique entreprise. Il s’agit de penser les espaces et leur configuration comme une variable de la participation. Pourquoi parler d’espace lorsqu’on parle de participation ? Car les lieux sont emplis de codes sociaux que l’on oublie souvent. La connaissance de ces codes et des attentes sociales que les lieux impliquent influence notre relation aux autres et aux institutions. Cela impacte également nos manières de nous les approprier ou non, notre sentiment de légitimité à entrer ou occuper un lieu, etc

Voici les prémices du raisonnement qui nous amènent à quelques questions au sujet de la participation des Missions Locales et en Mission Locale :
Le réseau des Missions Locales constitue-il un espace symbolique en lui-même de participation adéquat pour son public ?
Les structures du réseau pensent-elles et mettent-elles en œuvre les conditions spatiales de la participation ?
Enfin, la Recherche-Action Participation entreprise par l’Institut Bertrand Schwartz offre-t-elle un cadre propice au travail de cette notion ?

Premières avancées de l’enquête de terrain :

C’est au contact des professionnel·les et des jeunes en Missions Locales que nous avons plus concrètement soulevé ces sujets :

  • l’accueil puis l’accompagnement pensés comme des parcours dans les structures au sein desquels le public se projette physiquement ;
  • l’aménagement des lieux comme possibilité d’utiliser et de créer des références communes/partagées entre la structure et son public ;
  • les conditions de travail matérielles des professionnel·les et leur influence sur la relation d’accompagnement ;
  • l’accessibilité et la lisibilité des informations et services ;
  • la question de l’institutionnalisation des structures par l’aménagement des lieux.

C’est également au contact des élus·es de Missions Locales que s’alimente la recherche. A été avancé le constat d’un décalage ou d’une distance entre le pouvoir décisionnel et les jeunes, y compris les publics des Missions Locales. En tant que représentant, les élu·es locaux en structure peuvent constituer un « relais »*, construire des ponts entre les citoyen·nes et les autres décideur·ses. Pour ce faire il semble nécessaire de réduire les distances, de créer ou de comprendre des références communes (langagières, culturelles, etc.), d’organiser le dialogue, d’organiser la rencontre.

Les élu·es locaux investi·es dans cette recherche-action ont fait ressortir cette notion de rencontre comme un élément primordial de la démocratie telle qu’ils la conçoivent. Cela soulève une question : les Missions locales sont-elles ou peuvent-elles être ce lieu de rencontre ?

Ici, de nouveau, la notion d’espace semble primordiale. Pour se voir, se parler, dialoguer et débattre, un lieu est nécessaire.

L’espace est, en fait, le témoin des rapports sociaux qui se jouent entre les individus. Mais il participe aussi à une forme de socialisation, de construction des individus et des relations qu’ils entretiennent aux autres et aux choses.

*GT élus·es #1

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