Publié le 30/01/2025

Comment travaillez-vous avec l’Education nationale ?

Je bénéficie d’une expérience de 9 ans dans le réseau des Missions Locales et plus particulièrement sur le territoire de la Haute-Garonne.

A la Mission Locale Haute-Garonne, je suis en charge de l’animation technique et opérationnelle des actions autour de la thématique Formation des jeunes. En Occitanie, nous travaillons en lien étroit avec la Région, les Missions de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS), le Réseau Foquale, les CIO, la PJJ, le CD31 et les établissements scolaires, notamment sur la compétence des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD). Cela participe au renforcement de notre partenariat avec l’Education nationale.

Depuis plusieurs années, dans le cadre de cette thématique, nous coanimons ces cellules PSAD en invitant l’ensemble des acteurs. Ces cellules sont des lieux de rencontre entre partenaires qui permettent de croiser des diagnostics, cultiver nos connaissances des offres de services, et faire les meilleurs préconisations et plans d’actions pour le jeune et sa famille.  

Lors de la réforme des lycées professionnels en 2023, les connexions avec les établissements scolaires ont été facilitées par les PSAD pour mettre en place les nouveaux dispositifs.

Il y a deux Missions Locales en Haute-Garonne, l’une couvre la métropole toulousaine et l’autre, le reste du département. Toutes deux sont bien identifiées par les lycées. La complexité réside dans le fait que les Missions Locales et les établissements scolaires ont des périmètres géographiques d’intervention différents. Les équipes des deux Missions Locales se coordonnent et coaniment des informations collectives dans une logique de trouver le bon interlocuteur et d’articuler au mieux les dispositifs proposés aux jeunes de notre territoire.

Comment mettez-vous en œuvre les dispositifs lancés depuis la réforme des lycées professionnels ?

Le dispositif Tous droits ouverts est travaillé dans le cadre des PSAD ou des réunions éducatives de l’Education Nationale, conjointement avec la MLDS, l’établissement et le CIO. Il s’agit de mettre en place un planning d’action pour proposer aux jeunes des nouveaux parcours de formation ou d’insertion professionnelle. Selon la demande et les besoins des jeunes, les offres de services des différents acteurs apportent des solutions telles que le maintien de l’apprentissage des savoirs fondamentaux (mathématiques ou le français – MLDS) ; un travail sur l’orientation scolaire (CIO), un accompagnement vers l’insertion professionnelle (Mission Locale).

Le dispositif Avenir pro consiste à mettre en place des ateliers dans les lycées pour les jeunes en Terminale de la voie professionnelle autour de la recherche d’emploi : candidatures aux offres, aide à la réalisation du CV, préparation aux entretiens d’embauche. Cela a été très apprécié par les jeunes et a suscité de la curiosité auprès des enseignants et des bureaux des entreprises sur nos modalités d’accompagnement.

Ces ateliers facilitent le repérage des jeunes susceptibles de bénéficier du troisième dispositif Ambition emploi. Ce dernier permet de proposer aux jeunes des terminales professionnelles, qui n’ont pas obtenu leur diplôme, une suite de parcours, notamment par le biais de l’alternance. Et à ceux ayant obtenu leur diplôme un premier accompagnement vers l’insertion professionnelle.

Mettre tous les acteurs au même niveau d’information a été compliqué.

Avec le soutien de notre ARML et grâce aux coordinations partenariales locales, nous travaillons à ce que nos organisations soient claires et compréhensibles par les acteurs de l’Education Nationale.

Selon vous, comment renforcer ce partenariat ?

L’enjeu pour l’avenir est d’être force de propositions, à la fois auprès de l’Education Nationale et au sein des Missions Locales. Nous devons continuer à croiser les ingénieries d’accompagnements et cultiver notre interconnaissance. Dans le système scolaire, les élèves des lycées sont pris en charge dans des « classes-cohortes » sur le calendrier scolaire ; alors que la Mission Locale accompagne les jeunes de façon plus individualisée, sur une approche globale vers l’autonomie. Au-delà d’apporter une solution adaptée à chaque jeune suivant sa situation, il nous faut co-maitriser calendriers scolaires et insertion professionnelle pour sécuriser et garantir les solutions que nous apportons de façon partagée.

Nous avons déjà établi des axes de progression à partir du bilan de l’année 2024. Les lycées se sont engagés à mieux repérer et à porter à notre connaissance les domiciliations des jeunes pour nous permettre d’anticiper au mieux le co-accompagnement.

Je pense que l’on a beaucoup à apprendre les uns des autres.

Grâce aux dynamiques partenariales positives, développées en Haute-Garonne, je reste persuadé que nous allons progresser d’année en année.

Photo : présentation du parcours Ambition Emploi co-animée par le Bureau des entreprises du lycée et de la Mission Locale auprès des élèves de Terminale du Lycée Professionnel Renée Bonnet, Toulouse
Crédit : Lycée Professionnel Renée Bonnet
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