Publié le 06/01/2025

L’ARML Sud Provence Alpes Côte d’Azur a développé une solide expertise dans la lutte contre les discriminations professionnelles dans le champ de l’emploi. En effet, l’association régionale est engagée depuis 2007 sur les questions de prévention et de lutte contre les discriminations à l’échelle régionale, et depuis 2019 à l’échelle nationale, dans le cadre de l’appel à projet du Fonds d’Expérimentation Jeunesse. Elle porte la mission déléguée de l’UNML axée sur cette thématique depuis 2022.

Des travaux qui ont notamment permis d’aboutir à la création d’une charte d’engagement nationale. Ratifiée par l’UNML lors du séminaire national les 12 et 13 mai 2022, cette charte reconnait le travail accompli par l’association et permet aux Missions Locales de formaliser leur engagement en matière de lutte contre les discriminations.

Une approche systémique de la lutte contre les discriminations construite autour de trois piliers

Dans le cadre de cette mission déléguée, les acteurs prônent une approche systémique de la lutte contre les discriminations : « La discrimination est un système où chaque personne va être coproducteur de discrimination. Il est donc nécessaire, pour lutter contre, de travailler sur l’ensemble des parties prenantes » décrit Olivier Noël, sociologue, à l’ISCRA-Méditerranée et engagé depuis 2001 aux côtés de la Mission Locale de La Ciotat.

Forte de ce constat et dans la perspective de travailler au sein du réseau sur ces questions, l’ARML Sud PACA a développé son action autour de trois piliers qui structurent son action :

« Nous avons cherché dans un premier temps à travailler sur la formation de nos salariés, puis nous nous sommes concentrés sur le « pouvoir d’agir » des jeunes en mettant en œuvre des ateliers participatifs de lutte contre les discriminations. Un troisième pilier est destiné aux entreprises : on cherche à internaliser des compétences pour que des conseillers soient en mesure de proposer aux entreprises des ateliers inversés pour les sensibiliser sur ce sujet» explique Nathalie Robert.

Après ces années d’engagement dans la lutte contre les discriminations, l’ARML a souhaité organiser un temps de séminaire pour dresser le bilan de cette action et pour offrir aux membres du réseau et aux jeunes : la possibilité de se rencontrer et de partager leurs expertises.

Retrouvez l’historique de l’action de l’ARML Sud Provence Alpes Côte d’Azur sur la thématique de la lutte contre les discrimination en cliquant ici

Conférences, ateliers, projections et témoignages de jeunes

Organisé les 5 et 6 décembre 2024 à La Ciotat, le séminaire a accueilli une centaine de participants, venue de toute la France (plus de plus 90 structures représentées). Des conseillers, des chargés de missions, des jeunes, des directeurs de Missions Locale des régions de Provence Alpes Côte d’Azur, Grand Est, Ile-de-France, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, des Pays de la Loire et des territoires ultra-marins se sont retrouvés autour d’ateliers (« comment développer le pouvoir d’agir des jeunes » …), de conférences (intervention d’un juriste) et de projections de films (retrouvez le programme).

Le séminaire a aussi été l’occasion de dresser le bilan de l’action de lutte contre les discriminations depuis 2019 : différentes données quantitatives ont ainsi pu être présentées et sont venues attester du déploiement de cette mission déléguée sur l’ensemble du territoire.

Consulter le bilan de ces deux années de mission déléguée en cliquant ici

Les organisateurs ont également décidé de réaliser un focus sur  le sujet de la transidentité qui interroge les pratiques d’accueil et d’accompagnement au sein du réseau. Un choix qui fait suite à de nombreux questionnements de la part des professionnels du réseau, comme l’explique Nathalie Robert : « Nous nous sommes rendus compte au niveau de notre région que les conseillers avaient beaucoup d’interrogations sur ce sujet, et notamment, sur la posture qu’il devait adopter face à ces jeunes. Il nous est apparu intéressant d’intégrer ce sujet à notre séminaire pour partager les expériences et apporter des réponses à ces interrogations ».

Pour ce faire, le choix a été fait d’aborder ce sujet sous l’angle juridique avec la participation d’un juriste en droit social, Frédéric Bertucci du cabinet Lexegalis, acteur de la Mission déléguée.

Enfin, ce séminaire s’est conclu par différents témoignages de jeunes accompagnés par le réseau des Missions Locales au moyen de vidéos, de podcasts ou de prises de paroles. Un moment particulièrement fort et très apprécié par les professionnels comme l’évoque le chercheur : « Dans le secteur du développement social, il y a un objectif d’effacement chez le professionnel qui ne peut être atteint qu’une fois qu’on a accompli son travail. On y est parvenu en laissant la parole à ces jeunes et en leur permettant de conclure ce séminaire. Outre le fait de faire le lien avec la maxime de Bertrand Schwartz, ce fut un moment fort et cela a contribué à l’enthousiasme des participants au séminaire ».

Découvrez les productions des jeunes, diffusées en clôture du séminaire en cliquant ici

Un plébiscite de la part des participants

Un séminaire riche et dense qui a su trouver et contenter son public au regard des premiers retours des participants qui ont loué la qualité de l’organisation à l’image de Sylvie Bertrand, conseillère à la Mission Locale de la Vallée de la Drôme :

« Je tenais à vous remercier pour votre chaleureux accueil, pour votre organisation au top lors du séminaire ! Deux journées riches qui ont permis d’avoir des échanges de qualité, des réflexions entre professionnels, sur une thématique incontournable dans les métiers que nous exerçons. Je suis revenue « boostée » et avec l’envie de transmettre le contenu de ces deux jours à mes collègues, d’impulser une dynamique autour de la discrimination. »

Une satisfaction pour Nathalie Robert et Olivier Noël qui ont pu mesurer l’intérêt qu’a représenté le séminaire pour ces professionnels : Ils ont particulièrement apprécié les échanges de pratiques, et notamment les retours d’expériences des référents de Provence Alpes-Côte-d ’Azur. C’est important pour nous professionnels d’œuvrer sur ce genre de sujets, c’est ce qui nous nourrit et donne du sens à notre action. »

De nombreuses actions à venir en 2025 pour un meilleur soutien au réseau sur ces questions

Ce séminaire clôturé, les acteurs de la lutte contre les discriminations vont maintenant se pencher sur les travaux à mener pour l’année 2025.

En premier lieu, poursuivre les travaux menés autour des trois piliers qui structurent l’action avec l’organisation de formations, de nouveaux webinaires de sensibilisation à destination du réseau, ou encore l’essaimage sur tous les territoires des ateliers de recrutement inversé à destination des entreprises.

Côté nouveautés, les professionnel.les de la mission déléguée souhaitent travailler sur la formation de démultiplicateurs « lutte contre les discriminations » sur l’ensemble du territoire, à l’image des référents de Provence Alpes Côté d’Azur. La création d’une charte destinée aux entreprises ou encore d’outils et de supports à destination des structures font également partie des objectifs de cette nouvelle année.

Un engagement nécessaire et un appui précieux pour les Missions Locales notamment dans le cadre de la démarche de labellisation du réseau. En effet, cette action de lutte contre les discriminations est l’un des 35 critères de la démarche. Un critère qui a notamment été construit autour de l’approche systémique promue depuis presque une vingtaine d’année par les Missions Locales de la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur.

Retour