Fortes de leurs 40 années d’expériences d’accompagnement des jeunes vers l’emploi et l’autonomie, les Missions Locales ont, dès leurs origines, été pensées comme un espace partenarial mobilisant au sein de leur gouvernance l’ensemble des pouvoirs publics et les partenaires économiques et associatifs dans les territoires. Depuis leurs créations, elles ont toujours eu pour principe : aux institutions, la gestion de la complexité inhérente aux politiques publiques, aux jeunes, la simplicité !
Le constat, établi par Bertrand SCHWARTZ dans son rapport, de la nécessité des acteurs publics, économiques et associatifs de disposer d’un espace de dialogue permanent et d’un outil performant pour s’organiser collectivement et conjuguer leurs efforts et interventions au bénéfice de l’insertion des jeunes est, et sera, toujours d’actualité. C’est en réponse à ce besoin impérieux que les Missions Locales rassemblent dans leur gouvernance l’ensemble des pouvoirs publics locaux (Régions, Départements, Intercommunalités, Communes), les services déconcentrés de l’Etat et les acteurs économiques et associatifs du territoire. Cette mobilisation conjointe, fondée sur une ambition partagée pour la jeunesse, leur permet de penser la complémentarité des interventions de chacun, d’identifier les angles morts des politiques publiques et de développer des réponses innovantes aux besoins non pourvus prenant en compte les spécificités de chaque territoire.
Différents échelons de l’action publique au bénéfice des jeunes accompagnés
La pertinence de l’approche globale de l’accompagnement, principe fondateur des Missions Locales d’une étonnante modernité, pour une époque où les guichets spécialisés ne cessaient de se démultiplier, n’a jamais été démentie. Bien au contraire, aujourd’hui, elle inspire de nombreuses politiques publiques bien au-delà des seuls jeunes. En effet, pour les personnes éloignées du marché de l’emploi et en situation de précarité, comprendre et mobiliser les nombreux dispositifs existants relève de la gageure. Il en résulte un sentiment d’abandon, du non-recours aux droits, plongeant ces populations dans des situations d’extrême vulnérabilité et une défiance vis-à-vis des institutions dangereuse pour le pacte républicain. Il est urgent, au moment où il devient de plus en plus complexe pour les publics les plus fragiles de naviguer entre les différentes administrations, de miser sur des lieux de proximité où les professionnels peuvent écouter, accompagner et mobiliser une boite à outils combinant les différents échelons de l’action publique au bénéfice des jeunes accompagnés. Grâce à leurs 7000 points d’accueil et de permanence, partout en France, les Missions Locales sont aujourd’hui, et de loin, le premier réseau d’accompagnement des jeunes vers l’emploi et l’autonomie avec près de 1,2 millions de jeunes accompagnés en 2021.
Les jeunes doivent pouvoir reprendre confiance en eux et dans la société
La jeunesse est, par nature, une situation transitoire. Au fil des décennies, les parcours des jeunes pour accéder à l’emploi et à l’autonomie n’ont cessé de se complexifier et par conséquent de s’allonger. Si cela est vrai pour l’ensemble des jeunes, la question se pose encore avec plus d’acuité pour les plus fragiles. Pour répondre aux mutations du marché de l’emploi et aux besoins de notre économie, nous savons que la montée en compétences et la qualification de la jeunesse est un enjeu majeur. En effet, tous les travaux sur le sujet convergent, la qualification constitue un bagage essentiel pour une insertion durable et réussie. Dans cette période charnière entre l’enfance et l’accès à l’autonomie, les jeunes ont besoin d’un accompagnement spécifique qualifié, seul susceptible de les aider à dépasser les difficultés auxquelles ils font face que ce soit en termes de qualification, d’emploi, de logement, de mobilité, de santé et de citoyenneté. Trop souvent, ceux-ci, après avoir vécu des situations d’échecs à l’école ou lors de premières expériences, finissent par penser qu’ils ne peuvent réussir. Afin de leur permettre de devenir véritablement acteurs de leurs parcours, les Missions Locales, en misant sur des dynamiques collectives, en leur permettant de participer à des actions d’intérêt général et de se confronter à l’altérité, ont bien compris la nécessité qu’ils reprennent confiance en eux et dans la société pour pouvoir y prendre toute leur place.
Se mobiliser pour qu’aucun jeune ne reste au bord du chemin
Les accompagnements proposés par le réseau des Missions Locales en 2021 ont permis à 682 587 jeunes d’accéder à un emploi (en hausse de 16.5% [1]), dont 67 035 en alternance (en hausse de 28%1) et à 162 521 d’entrer en formation (en hausse de 8% [1]) Enfin, ce sont 445 943 jeunes qui ont été accueillis pour la première fois en Missions Locales en 2021, soit une hausse de 5% [1] par rapport aux exercices précédents. Ne nous y trompons pas, même si l’on peut se réjouir que tous ces jeunes, grâce aux Missions Locales et à leurs partenaires, aient pu rebondir, beaucoup reste encore à faire et le réseau, comme il l’a toujours fait, saura répondre présent et se mobiliser pour qu’aucun jeune ne reste au bord du chemin.
[1] Méthode de calcul des pourcentages : les pourcentages ont été calculés en comparant les chiffres de 2019 et ceux de 2021. En effet, l’année 2020 n’est pas représentative de l’activité des Missions Locales compte tenu de la crise sanitaire et des périodes de confinement.
Le ministère du travail et l’Union nationale des Missions Locales ont signé la convention de partenariat le 4 avril 2022 qui permettra de renforcer les moyens d’agir du réseau et de soutenir notre réflexion sur le nécessaire renforcement de sa structuration et de son animation.
Photo : Elisabeth Borne, ministre du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, entourée des membres du bureau de l’UNML : Jacques Crosnier, président de l’ARML Ile-de-France ; Barbara Schuman, présidente de la Mission Locale de Grenoble ; Stéphane Valli, président de l’UNML ; Thierry Marty, président de l’ARML Nouvelle-Aquitaine ; Jean-Raymond Lépinay, vice-président de l’UNML ; Martin David-Brochen, président de la Mission Locale de Lille ; Florent Michelin, directeur de la Mission Locale Ivry-Vitry (ANDML).