Publié le 08/03/2022

Un article diffusé avec l’aimable autorisation d’AEF

« Trop de jeunes sont sans formation, ni emploi. Beaucoup ont quitté l’école très tôt et beaucoup ont perdu confiance en eux ; c’est cela qu’il faut casser. On peut tous se planter – une fois, deux fois, cela arrive — et le rôle de la société est de donner une nouvelle chance à ceux qui se sont plantés, à condition que l’on veuille se saisir de cette chance », déclare le Premier ministre, Jean Castex, en déplacement, mardi 1er mars 2022, pour le lancement du Contrat d’engagement jeune à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). « Notre premier devoir est d’aller vers les jeunes les plus en difficulté […]. Il y avait déjà beaucoup de dispositifs et on n’y comprenait plus rien. Il fallait un outil simple et puissant, un accompagnement dans une logique de droits et de devoirs », ajoute le chef du gouvernement.

Un « contenant » plutôt qu’un « contenu »

« Le CEJ est un contenant et le contenu, ce sont toutes les solutions » éprouvées et imaginées « dans le cadre du PIC ou du plan ‘1 jeune, 1 solution' », explique-t-on dans l’entourage du Premier ministre. Pour mémoire, le CEJ est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans révolus -29 ans pour les travailleurs handicapés- confrontés à des difficultés d’accès à l’emploi durable, et qui ne sont ni étudiants et ni en formation. Cela consiste à proposer un accompagnement renforcé entre 15 et 20 heures par semaine durant tout le parcours et non plus en début de parcours comme ce fut le cas pour la Garantie jeunes.

Les actions d’accompagnement « recouvrent notamment les temps d’accompagnement individuel et collectif, les démarches en autonomie, les périodes de formation et de mise en situation professionnelle et les parcours d’accompagnement mis en œuvre par d’autres opérateurs [E2C, Epide, SMA, Service civique, prépa-apprentissage…[ ou encore de mise en activité en situation de travail [immersions en entreprise notamment] », précise le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.

Des « devoirs complémentaires » pour le SPE

Et en contrepartie de l’engagement dans ce parcours, les jeunes pourront, selon leurs besoins, bénéficier d’une allocation pouvant aller jusqu’à 500 euros par mois. Jean Castex rappelle être « contre un RSA jeunes » et défend la logique du CEJ qui a pour « objectif de retrouver une activité ». Les jeunes « qui souffrent le plus sont ceux que l’on voit le moins », ajoute le Premier ministre. Et s’adressant directement à Stéphane Valli, président de l’Union nationale des Missions Locales, et à Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, le chef du gouvernement rappelle que des moyens ont été alloués aux acteurs du service public de l’emploi et que par conséquent, les deux opérateurs qu’ils représentent ont « aussi des devoirs complémentaires [qui consistent à] aller vers les jeunes et les remettre à cheval ».

Pour 2022, 2,6 Md€ sont prévus pour le CEJ ; « 85 % viennent des crédits ouverts pour le plan ‘1 jeune, 1 solution’ et ils ont été complétés pour financer des effectifs supplémentaires pour Pôle emploi et des moyens pour les Missions Locales afin de faire des parcours renforcés », souligne-t-on à Matignon. En l’état du budget, « le dispositif est armé pour 400 000 CEJ en 2022. S’il y en a plus, il faudra le réarmer », poursuit-on, rue de Varenne, ajoutant que le dispositif a vocation à demeurer « un droit ouvert » en fonction des besoins.

Co-accompagnements avec des associations

Si les principaux opérateurs du CEJ sont Pôle emploi et les Missions Locales avec respectivement 1 700 et 4 000 conseillers dédiés au dispositif, la loi prévoit que le dispositif peut « également être mis en œuvre par tout organisme public ou privé fournissant des services relatifs au placement, à l’insertion, à la formation, à l’accompagnement et au maintien dans l’emploi des personnes en recherche d’emploi ». « Nous allons lancer dans le cadre du CEJ des co-accompagnements entre des associations de lutte contre la pauvreté et les Missions Locales », précise l’entourage d’Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.

« On ne part pas de rien, on l’a déjà fait avec le programme ‘100 % inclusion’ du PIC. La première étape est de prolonger ces programmes qui fonctionnent avec des associations comme les Apprentis d’Auteuil ou le groupe SOS », poursuit la rue de Grenelle. Dans un premier temps, il est donc prévu de prolonger les conventions existantes, avant d’en pérenniser la logique. « Nous travaillons actuellement sur le cahier des charges des futurs appels à projet », indique l’entourage de la ministre du Travail. En pratique, « les associations lauréates des futurs appels à projets régionaux ‘CEJ Jeunes en rupture’ pourront co-signer le CEJ, avec les Missions Locales », précise le ministère dans son « Questions-Réponses ».

Appel aux entreprises

« Tout cela ne pourra se faire sans les entreprises et j’en appelle à leur sens des responsabilités sociale et sociétale », revient Jean Castex, pointant la nécessité que les entreprises s’impliquent pour permettre aux jeunes d’acquérir « un savoir être » permettant d’intégrer le marché du travail. « Une plateforme va être mise en place pour permettre aux entreprises volontaires pour accueillir des jeunes en immersion de se référencer. Par ailleurs, nous allons nous appuyer sur les chambres consulaires et les fédérations professionnelles pour inciter les entreprises à s’engager dans cette démarche », indique le ministère dans son « Questions-Réponses ».

jean-castex-jeunes-signature-cej-rosny
Le Premier Ministre Jean Castex, accompagné d’Elisabeth Borne, de Thibaut Guilluy et de Stéphane Valli à Rosny-sous-Bois le 1er mars, à l’occasion de la signature de contrats d’engagement jeune avec les jeunes des Missions Locales de La Marne aux Bois, de Villemomble et de la Dhuys. En tant que structure expérimentatrice de l’application dédiée au CEJ, des jeunes et professionnels de la Mission Locale de l’Agglomération Rouennaise ont également témoigner sur les apports de l’application.

 

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