Publié le 03/04/2025

Crédit photo Une : Anouk Desury

Pouvez-vous nous dire depuis combien de temps les Missions Locales s’investissent dans le champ de l’expression des jeunes ?

La question de l’expression des jeunes fait partie de l’ADN du réseau des Missions Locales, et ce, dès leur origine. Bertrand Schwartz indiquait dans son rapport la nécessité d’écouter les jeunes des Missions Locales pour imaginer des politiques publiques en accord avec leurs préoccupations et leurs besoins. Nées de ce rapport, il était logique que les Missions Locales s’investissent dans ce champ afin de permettre aux jeunes qu’elles accompagnent de faire entendre leur voix.

La poursuite de cet objectif est plus facilement atteignable depuis quelques années avec le développement du numérique et des réseaux sociaux, qui offrent de nouveaux outils pour favoriser cette expression.

Quel est le rôle du Lab’Expression des jeunes ?

Le Lab’Expression est un collectif de professionnels du réseau des Missions Locales qui œuvre pour la valorisation de l’expression des jeunes et le développement des médias jeunes en Missions Locales. Pour cela, il promeut l’intelligence collective via l’échange et la mutualisation des idées, ainsi qu’en mettant en œuvre des projets collectifs visant à donner la parole aux jeunes.

Quelles sont les plus-values des médias pour les jeunes dans leurs parcours d’insertion ?

Toute action qui donne la parole aux jeunes est une bonne chose, surtout lorsqu’elle est réalisée par les jeunes eux-mêmes. La principale plus-value est bien évidemment de faire entendre leur voix pour susciter une réaction des décideurs ou des acteurs du monde économique. C’est cette participation qui leur permet de prendre leur place dans la société.

L’autre apport est bien évidemment le développement de connaissances, comme on peut le voir avec le Festival Vox Milo, qui mobilise tout un ensemble de compétences : l’utilisation de la lumière, la prise de son, l’écriture, etc. C’est aussi un moyen de gagner en assurance et en expression, des compétences transversales primordiales pour leur insertion et, pour certains, un moyen de se découvrir une vocation.

Au sein des Missions Locales, quelles peuvent être les modalités d’action mises en place pour favoriser cette expression ?

Pour prendre Lab’ON ID en exemple, plusieurs éléments sont nécessaires pour y parvenir : un espace réservé, un budget dédié, une direction et des professionnels engagés, et surtout, une équipe de jeunes volontaires pour le faire vivre et l’animer. La création d’un média jeune est donc une véritable démarche qui doit être portée par l’ensemble de l’équipe de la Mission Locale.

Enfin, une attention particulière doit être apportée au fait que ce sont les jeunes qui doivent être à l’initiative des actions menées par les médias jeunes. Le rôle du conseiller est d’accompagner le jeune, si son profil correspond, et de veiller à ce que cette liberté d’expression ne soit pas dénaturée.

Ce n’est qu’ainsi que l’on peut créer une véritable plus-value dans le parcours des jeunes grâce aux médias jeunes.

Avez-vous un message à adresser à vos homologues élus pour les inviter à s’intéresser aux médias jeunes ?

Beaucoup d’élus ignorent ce qui se cache derrière cette notion d’expression des jeunes. Je pense que la meilleure démonstration de l’importance de favoriser cette expression est de les inviter à participer à une action portée par un média jeune. Ils pourront ainsi constater l’évolution des jeunes, leur aisance, ainsi que le travail réalisé par les professionnels qui les accompagnent.

J’invite donc les élus et les directions de notre réseau à participer : ils verront que les médias jeunes ne sont pas de simples « gadgets », mais de véritables outils dédiés à l’insertion des jeunes.


Retour