Publié le 27/05/2024
Témoignage de Gaëlle Fillesoye, coordinatrice du pôle mobilité à la Mission Locale de Montpellier
Pouvez-vous présenter les actions de mobilité internationale de la Mission Locale ?
La Mission Locale de Montpellier envoie environ 70 jeunes à l’étranger chaque année. Nous travaillons principalement sur des projets de stages Erasmus+. Pour ce type de projets, il y a principalement deux types de profils : soit des jeunes qui sont en recherche de leur orientation professionnelle – il s’agira donc plutôt d’un stage de découverte dans les domaines de leur choix -, soit des jeunes ayant déjà une première expérience et qui veulent se professionnaliser. Grâce au consortium régional, la totalité des coûts de transport, d’hébergement et de nourriture est co-financé par Erasmus+ et la Région (plus d’infos sur le consortium de la Région Occitanie ci-dessous).
Comment est organisé le voyage professionnel à l’étranger pour les jeunes ?
Des groupes de 8 jeunes partent pour un mois de stage à l’étranger. Cette année, en février, un groupe est parti en Italie, un autre en mars en Roumanie, un groupe part ce mois-ci à Berlin, et un dernier pour cette année est prévu pour Séville en septembre. Chaque jeune a son propre stage. On se base sur le profil, les objectifs d’apprentissage et les compétences de chaque jeune pour trouver l’entreprise qui correspond le mieux à ses attentes.
Nous nous occupons de communiquer sur les projets, avec des réunions d’information auprès des jeunes. Nous faisons ensuite la sélection des candidats. Avant le départ, la préparation comprend des cours de langues, des temps collectifs qui servent à créer un esprit d’équipe et à anticiper les situations complexes que les jeunes pourraient rencontrer à l’étranger et des temps de préparation individuelle.
Nos partenaires s’occupent de leur réserver le logement et les transports locaux. Les domaines des stages sont très différents. Dans certaines villes, comme à Séville, le tourisme, l’hôtellerie et la restauration sont prédominants, alors qu’à Berlin ou en Roumanie, on peut trouver des stages dans davantage de secteurs (environnement, commerce, informatique, social…).
Comment se passe l’accompagnement des jeunes ?
En général, un conseiller part avec le groupe et reste avec eux les premiers jours. Cela permet de les rassurer. Des bilans hebdomadaires ont lieu par téléphone. Nous avons aussi un groupe sur les réseaux sociaux pour échanger quotidiennement. De mon côté, je vais aussi les voir sur place à la fin du projet pour faire le bilan, rencontrer les tuteurs. C’est aussi le moment où l’on remplit l’Europass : un document qui permet de reconnaître et de valoriser les compétences acquises lors d’une mobilité, de stage, de formation ou d’études dans un établissement étranger.
Dans la mobilité internationale, le plus complexe est de trouver le partenaire adapté aux profils de nos publics. Les organismes intermédiaires étrangers ont l’habitude d’accueillir des jeunes qui sont en master et qui maîtrisent bien la langue. C’est donc tout notre travail de réussir à expliquer que les jeunes des Missions Locales n’ont pas forcément de Bac +5 et ne sont pas bilingues, mais qu’ils sont tout autant intéressés et impliqués dans la démarche.
Quels sont les retours des jeunes suite à leur séjour ? Quels sont les autres projets à l’international ?
Les jeunes sont très satisfaits à leur retour, ils prennent confiance en eux, certains sont même prêts à retenter l’expérience dans un nouveau pays et sur une plus longue période.
Cette année, nous avons un projet de Service Civique International : des volontaires vont partir au Maroc ou au Sénégal pour des missions sur l’accès au numérique et la protection de l’environnement. Ils auront un mois de préparation à la Mission Locale, quatre mois de mission sur place et un mois à leur retour de bilan et partage d’expérience.
Nous travaillons beaucoup avec l’organisme Léo Lagrange qui recrute des jeunes de la Mission Locale pour faire des stages Erasmus+ de 3 mois.
Nous avons aussi d’autres petits projets ponctuels. Par exemple, cette année, un groupe de 6 jeunes filles issues de QPV est allé au Maroc, une semaine, rencontrer des femmes entrepreneures qui gèrent des produits d’artisanat local (huile, tapisserie, etc.) : une expérience qui passe vite mais enrichissante humainement.
Il nous arrive enfin de travailler sur des projets de volontariat européen avec un partenaire local dans le cadre du Corps européen de solidarité financé par la Commission européenne, dont la durée peut aller de 1 mois à 1 an. Dans ce cadre, en ce moment, un jeune fait de l’animation dans un centre aéré au Portugal et un autre jeune est en Grèce pour faire de la sensibilisation à l’environnement.
Regarder les vidéos réalisées par l’équipe de MLKA TV de la Mission Locale Montpellier
Témoignage de Yénola Fernandez-Letanneur, 22 ans, accompagnée par la Mission Locale de Montpellier et ayant effectué un stage en Italie
Pouvez-vous présenter votre parcours en quelques mots et votre expérience en Italie ?
En sortant du lycée, j’ai commencé des études en faculté de droit, que j’ai vite abandonnées parce que cela ne me plaisait pas. Je suis allée vivre en Espagne chez mes grands-parents pendant deux ans.
De retour à Montpellier, j’avais envie de me lancer dans un projet à l’étranger découvrir un pays. Sur les conseils d’un proche, je me suis inscrite à la Mission Locale. On m’a proposé de faire un stage en Italie en tant que barmaid. Je ne savais pas encore ce que je voulais faire et cette expérience m’a permis de découvrir ce métier tout en me créant un réseau.
J’ai beaucoup pris en confiance en moi, appris à me débrouiller seule, découvert un nouveau métier. C’était une expérience incroyable ! J’ai aussi compris que j’avais besoin d’être souvent en mobilité et découvrir de nouveaux pays. D’ailleurs, j’ai actuellement un projet de volontariat de solidarité internationale en Bulgarie.
Le consortium régional Erasmus + porté par la Région Occitanie – Interview de Stéphanie Boix, chargée de mission « mobilité européenne et internationale » à l’Association régionale des Missions Locales d’Occitanie
Pouvez-vous nous en dire plus sur le consortium régional Erasmus + ?
La Région Occitanie soutient et accompagne les Missions Locales et les Écoles de la Deuxième Chance du territoire, désirant intégrer dans leur offre d’insertion et de formation, des stages en entreprise en Europe et à l’international au profit des jeunes du territoire. Deux modalités de stages sont possibles : des mobilités courtes (3 semaines en moyenne) et des mobilités longues (3 mois en moyenne).
Ce sont près de 350 jeunes du territoire par an qui participent à un projet de mobilité.
Parmi les 26 Missions Locales d’Occitanie, 24 d’entre elles ont déjà réalisé des projets de stages Erasmus +.
La Région Occitanie finance une grande partie de ces projets, qui permet de mettre en œuvre un accompagnement renforcé des jeunes stagiaires, intégrant une préparation au départ, des cours de langue, un tutorat durant la mobilité, qui en fait des spécificités de ce consortium.
Quatre organismes intermédiaires, labellisés, Qualiopi, accompagnent les Missions Locales, pour mener à bien ces projets à l’international :
En 2024, dans le cadre du consortium, l’ARML Occitanie intervient sur 4 axes de travail : l’animation des Missions locales et leur accompagnement au développement de projets de mobilité ; la communication ; la professionnalisation des équipes et un observatoire des parcours.
Au travers de cet observatoire, deux études sont menées : une étude d’impact de la mobilité européenne et internationale dans les parcours des jeunes ainsi qu’une étude d’impact de la mobilité européenne et internationale dans les pratiques des professionnels des Missions Locales.
Les deux études sont en cours. Les résultats seront communiqués dès qu’ils seront disponibles.
Le réseau des Missions locales d’Occitanie développe aussi d’autres types de mobilité tels que le Service Civique international ou le volontariat de solidarité international en complémentarité de ces stages, dans les parcours des jeunes intéressés