« Donner aux jeunes un sens à leur Avenir » c’est la consigne que se donne la Mission Locale Jeunes Grand Avignon. Pour ce faire, leur projet associatif promeut diverses démarches dont
- rendre le jeune acteur de son parcours,
- développer la participation des jeunes,
- donner de l’espoir et aider le jeune à se projeter,
- soutenir le développement de la confiance en soi,
- développer les compétences psychosociales,
- et enfin repérer le potentiel du jeune.
La Mission Locale s’est dotée de plusieurs espaces pour explorer ces objectifs, mettre en œuvre les idées des jeunes par des actions collectives et favoriser leur « participation » à des actions faites par et pour les jeunes : un studio Lab’ON-ID, un « club talent » attaché au CEJ et le Projet Jeunes 84. Pour faire vivre ce dernier, qui se nomme également « association virtuelle apprenante » un financement ARS axé sur le développement des compétences psychosociales permet depuis 2017 de structurer une équipe d’organisateur·rices et de porteur·euses de projets en mission de Service Civique, sous la supervision d’un chargé d’animation d’éducation populaire, Safir Tammine.
« Hormis le lycée, je connais pas d’endroit où les jeunes viennent d’eux-mêmes pour échanger, débattre. Ce qui est bien ici c’est que les sujets c’est nous qui les choisissons. En général on en parle aux conseillers et en général ils sont derrière nous. » (Karim)
Avec l’appui de leur conseillers·ères, de la responsable de secteur Khadija Hamoussa, de leur directrice Isabelle Gineste ainsi que des jeunes de la Mission Locale bénévoles, Doha, Sokeina, Amin et Karim se sont saisi d’un sujet : l’engagement.
Ils·elles ont organisé un évènement pour permettre aux jeunes et aux professionnel·le·s présent·e·s de se questionner sur ce sujet.
De la recherche de partenariats et de financements, à la formation des pairs, de l’organisation à l’animation, ils en ont fait leur projet. L’évènement a rassemblé plus de 300 personnes, des jeunes suivis en Mission Locale, des lycéens et des collégiens, des acteurs locaux du champ social, du monde économique ainsi que de l’insertion dont Pôle Emploi. Toute la matinée un espace « stands » rassemblait des organismes proposant divers parcours d’engagement *.
Un partenariat important pour cet évènement : le Cinéma Pathé Cap Sud a mis à disposition ses espaces et salles de projection pour l’occasion. Son grand écran a permis d’animer des séquences interactives, de diffuser des montages de film et également la diffusion du teaser de la matinée :
TEASER
Après une introduction par Karim, Éric Deshayes (Maire adjoint de la ville), et Lilou Quennesson (élue et Présidente de la Mission Locale), deux parcours étaient proposés : le parcours des jeunes et celui des professionnel·les. La matinée était construite en quatre temps et a été rythmée par le changement de salles de cinéma :
Sur scène, les jeunes animaient la salle pendant les différentes séquences. Pour débuter le parcours des jeunes, Karim précise : « Vous inquiétez pas moi y’a pas de discours que vous comprendrez pas. Nous on est des jeunes, on se comprend ».
Entre nuage de mots sur ce qu’est l’engagement, extraits de films, scénettes de théâtre et témoignages des participants, on ne s’est pas ennuyé ! Ils nous ont offert une approche originale de l’engagement, illustrée par différentes initiatives qui complétaient les thématiques habituelles que sont l’emploi et la formation.
L’engagement c’est « Se donner à 100% pour ses valeurs ».
« C’est qui ton héros ? » « C’est moi. »
Les parcours se concluent avec l’intervention d’André Chauvet, invité en sa qualité d’expert de l’engagement et de l’accompagnement en Missions Locales, sur « Comment encapaciter les personnes ? ». « S’engager pour l’avenir, c’est s’engager pour un avenir partagé. Dans la majorité des cas c’est la confiance qui fait l’engagement, et éventuellement une signature. »
Doha, Sokeina, Amin et Karim nous ont fait le plaisir de revenir sur cet évènement :
Quels étaient les objectifs à remplir pour être satisfait·e·s de l’évènement ?
« Créer l’évènement ; maîtriser son stress ; savoir s’exprimer devant une foule, devant des gens qu’on ne connaît pas ; impliquer les participants, faire en sorte que les gens participent ; suivre notre plan et l’organisation qu’on avait prévue pour que ça se passe au mieux ; se faire une réflexion sur l’engagement, sur soi-même mais aussi collectivement ; et que les participants sache définir leur engagement, citer les différents types d’engagements et comment s’engager à la fin de cet évènement. Globalement ont est satisfaits même s’il y a des choses qu’on aimerait changer avec le recul, mais on est satisfaits franchement ! »
Et justement dans l’optique de faire encore mieux, qu’est-ce que vous auriez fait différemment ?
« Ce qu’on aurait changé, c’est le discours des élu·e·s qu’il y a eu au début, c’était bien lourd et bien long. On l’aurait mis à la fin. Parce qu’en fait, ils ont aussi répondu a plus de questions auxquelles on allait répondre nous-mêmes. »
Parcours jeunes : « Les jeunes, c’est quitte ou double, soit ça passe soit ils font le bordel. À la première salle c’était un peu le waï au début et ensuite lors des deux salles c’était bien parce que chacun donnait sa vision et participait. Ce qu’on aurait changé, c’est le contrôle sur l’affichage du nuage de mots. On l’aurait fait au lever de main. »
Parcours professionnel·le·s : « Pour les professionnel·le·s, ils parlaient vraiment beaucoup donc ça empiétait sur notre temps d’animation. Ils parlent beaucoup, c’était intéressant sauf qu’on avait un temps à respecter. Donc on aurait réduit le temps de parole pour les pros pour pouvoir mieux gérer notre animation. »
« Ce qui aurait été bien aussi, ça aurait été de mettre un jeune avec André Chauvet et d’avoir deux visions différentes. C’était la dernière salle donc justement, il aurait fallu qu’il y ait la vision d’un pro et d’un jeune. »
Qu’est-ce que ça t’a apporté personnellement ?
« Personnellement, ça m’a permis de pouvoir mieux m’exprimer devant un certain nombre de personne et apprendre à gérer son temps. »
« Moi j’ai appris à gérer mon stress et j’ai pu travailler sur ma timidité. Même si j’ai peu pris la parole, je l’ai fait de mon mieux. »
« C’était bien, on était contents de l’avoir créé de A à Z, la satisfaction d’avoir créé et géré ce séminaire. Après, il y a les aléas du direct. À la fin je parlais avec plein de jeunes, ils m’ont dit que c’était bien, ils pensaient qu’ils allaient se faire chier mais en fait ils étaient intéressés, ils se sont régalés. »
Quel est le prochain projet de Projet jeune 84 ?
« Il y aura un forum de l’emploi lors d’un avant-match de basket parce qu’il y a une équipe à Avignon qui joue en troisième division et ça attire souvent du monde. On va organiser un forum de l’emploi digital pour attirer les jeunes, soit avec des casques de réalité virtuelle, soit avec des consoles. Parce qu’un forum de l’emploi, c’est trop vu et revu. Et ensuite, on va faire une conférence avec la police pour relever les problèmes entre jeunes et policiers. On a choisi plusieurs thématiques pour le débat. Les policiers ont proposé de faire une activité avec les jeunes et on a eu l’idée de faire un débat. Il y a pas que du négatif attention, il y a aussi du positif. Mais nous, on a des choses à dire ! »
*Jeune chambre économique, EcoLab, Comité régional olympique et sport, Conseil local jeune de la Mairie d’Avignon, SNU, Service Militaire Volontaire, Compagnie Deraidenz, Plateforme Service civique, Contrat d’Engagement Jeunes