Publié le 03/03/2021

Guide pratique éco-responsable au bureau

Avec en moyenne 200 jours par an passés sur le lieu de travail, force est de constater que l’activité professionnelle a un impact non négligeable sur l’environnement. Afin d’améliorer notre empreinte écologique, l’ADEME dresse un inventaire des solutions envisageables sur le lieu de travail et en télétravail.

Augmentation de la longévité du matériel informatique

Les équipements informatiques, quels qu’ils soient, ont un impact environnemental fort de leur fabrication (utilisation de ressources, de métaux rares…) jusqu’à leur destruction (consommation d’électricité, production de déchets…).

Prolonger leur durée de vie par quelques gestes simples limiterait efficacement ces impacts, notamment en réduisant la fabrication d’appareil neuf :

  • Côté smartphone, 40% des pannes peuvent être évitées en le protégeant avec une coque, n’attendant pas que la batterie soit à plat pour le recharger, en le laissant reposer en cas de surchauffe…
  • En cas de panne, penser à la réparation (Pour trouver des conseils et des solutions concrètes, consultez le site longuevieauxobjets.gouv.fr).
  • Privilégier un smartphone avec double sim plutôt que deux téléphones portables (un personnel et un professionnel) afin de limiter la fabrication des téléphones.
  • Envisager d’utiliser des matériels reconditionnés au sein de l’entreprise.
  • Favoriser la location.
  • Penser enfin au recyclage des équipements lorsqu’ils arrivent en fin de vie.

Pour limiter leur caractère énergivore, l’ADEME recommande également de :

  • Paramétrer les veilles et régler les équipements en mode « économie d’énergie ».
  • Mettre son ordinateur en veille quand l’utilisateur s’absente brièvement, et au-delà d’une heure d’inactivité, l’éteindre totalement.
  • Faire fonctionner les écrans de façon économe en supprimant les économiseurs d’écran animés.
  • Limiter les programmes ou onglets ouverts et les fermer dès qu’ils ne sont plus utilisés.
  • Désactiver les fonctions GPS, Wi-Fi, Bluetooth sur le téléphone ou la tablette quand ils ne sont pas utilisés.
  • Eteindre les imprimantes, routeurs ou serveurs, la nuit et les week-end.
  • S’équiper d’un matériel sobre. Par exemple : un ordinateur portable consomme 50 à 80% de moins qu’un ordinateur fixe et une tablette encore moins. Il existe également des écolabels pour se repérer.

Economie d’impression

Contrairement aux idées reçues, le développement du numérique n’a pas fait chuter l’utilisation du papier dans le milieu professionnel. L’ADEME rappelle que « chaque salarié consomme 70 à 85 kg de papier par an, soit l’équivalent de 3 ramettes par mois. 25 % des documents sont jetés 5 minutes après leur impression et 16 % des impressions ne sont jamais lues. Et nous recyclons moins bien au bureau: 20% des papiers y sont recyclés contre 41% à la maison. »

Le guide préconise donc de :

  • N’imprimer que les éléments utiles d’un document.
  • Imprimer recto-verso, 2 pages par face.
  • Lorsqu’il est fait appel à un imprimeur : Choisir un format standard ou minimisant les chutes de papier ; Optimiser la mise en page en commençant par limiter les zones sans texte ou sans image qui augmentent inutilement le nombre de pages à imprimer ; Éviter les procédés rendant difficile le recyclage du papier (pelliculage…) ; Estimer au plus juste la quantité à imprimer.

Le guide recommande également de limiter l’utilisation de l’encre en veillant à utiliser une police plus économes en encre, comme la police Ecofont, de supprimer les aplats de couleur, les photos inutiles, les publicités… sur les impressions ou encore d’imprimer en mode brouillon, en noir et blanc.

Par ailleurs, l’ADEME rappelle que depuis le 1er juillet 2016, les administrations de plus de 20 personnes et les entreprises de plus de 100 salariés qui produisent des déchets de papier de bureau sont soumis à une obligation de recyclage. Elles doivent les trier à la source et organiser leur collecte séparément des autres déchets, pour permettre leur valorisation (soit en interne, soit en externe).

Internet et emails : réduire les flux

Le numérique est responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et ce chiffre pourrait doubler d’ici 2025. Parmi ces émissions, 25% sont dues aux Data Centers, 28% aux infrastructures, et 47% aux équipements des consommateurs.

Quelques pistes pour réduire l’impact écologique du numérique :

  • Trier ses mails et éliminer les spams sans tarder.
  • Ne pas multiplier les destinataires et adapter ses listes de destinataires régulièrement.
  • Éviter l’usage systématique de la fonction « répondre à tous».
  • Créer des pièces jointes légères et bien conçues. Si les fichiers sont lourds, utiliser les espaces de partage.
  • Sur le web, aller directement sur le site recherché ; fermer les onglets non utilisés ; bloquer la lecture automatique de vidéos.

Gestes du quotidien au bureau

Au bureau non plus, « ce n’est pas Versailles » ! Evidents chez soi et pourtant peu reproduis dans les locaux professionnels, l’ADEME rappelle les bons réflexes à avoir aussi au bureau :

  • Éteindre les lumières dans les bureaux et salles de réunion une fois quittés ou dès que la luminosité est meilleure.
  • Installer son poste de travail de manière à profiter au mieux de la lumière du jour et dégager les fenêtres.
  • Éteindre les radiateurs d’une pièce avant de l’aérer et fermer les volets, les stores et/ou les rideaux pendant la nuit.
  • L’été, rafraichir le matin et créer des circulations d’air en ouvrant les fenêtres. Fermer les protections solaires, puis les fenêtres dès que la température extérieure dépasse celle du bureau. Utilisez des ventilateurs.
  • Faire régler la climatisation au plus bas à 26°C et veiller à ce qu’il n’y ait jamais plus de 4°C de différence entre l’intérieur et l’extérieur. Couper la climatisation en partant.

Améliorer les déplacements

L’ADEME rappelle que la loi d’Orientation des Mobilités publiée en décembre 2019 incite les entreprises et les collectivités publiques à améliorer la mobilité quotidienne de leurs personnels. À défaut d’accord sur les mesures pour améliorer la mobilité domicile–travail des salariés, les entreprises (de 50 salariés au moins sur un même site) ont obligation d’élaborer un Plan de mobilité employeur.

Le guide préconise donc que dans la mesure du possible, la marche, le vélo ou les transports en commun doivent être privilégiés. Dans le cadre des grands déplacements, il faudra privilégier le train surtout pour les trajets de moins de 3 heures. Il donne également des pistes pour mettre en place l’autopartage.

Le rapport étend également les préconisations à la réception de partenaire dans les locaux :

  • Informer les visiteurs : donner un plan d’accès au site indiquant les transports en commun, leurs horaires, les accès cyclables et piétons.
  • Choisir un lieu adapté : se concerter pour trouver un lieu de réunion limitant les déplacements de chacun et/ou facilement accessible en transports en commun.
  • Regrouper les réunions qui concernent les mêmes intervenants.
  • Organiser une réunion téléphonique ou une visio-conférence plutôt qu’une réunion dans les locaux.

Zoom sur le télétravail

La pandémie a considérablement augmenté le taux de salariés en télétravail et si ce mode de travail évite des déplacements et donc l’émission de gaz à effet de serre, l’Ademe craint un effet rebond qui viendrait en amoindrir les bénéfices.
Le guide souligne notamment l’augmentation des microdéplacements (shopping, transports des enfants…), des réunions en visio, de la consommation énergétique à domicile et le fait que les télétravailleurs pourraient être tentés de s’installer loin de leur travail.
Pour ce faire, le guide dispense un certain nombre de conseils aux télétravailleurs pour limiter leur empreinte écologique :
– Favoriser l’audio à la visio pour les réunions
– Partager les documents via un serveur local ou une boîte de partage, plutôt que par mail.
– Utiliser le Wi-Fi pour son téléphone portable à la maison qui consomme 5 à 25 fois moins que le réseau 4G.
– Préférer le réseau filaire pour connecter l’ordinateur à la box.
– Ne pas oublier de mettre l’ordinateur en veille ou de l’éteindre lors de la pause déjeuner.
Enfin, le télétravail favorise la consommation énergétique à la maison (chauffage, cuisine, alimentation électrique…), là encore, il y a lieu d’appliquer les gestes d’économie d’énergie, et de penser au tri et au recyclage des déchets (pour les cartouches par exemple).

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